Je commence mal la matinée, voilà que je me permets de pleurer.
C'est parce que la réaction suite à mon retour me tracasse, comment vais-je pouvoir m'en sortir à la maison,  Seule !! ?
Tout le monde travaille, bien sûr,  j'ai maman qui n'est pas loin, mais je n'aime pas demander.

Vous allez peut être en « rire », mais je n'arrive même pas à mettre ma petite culotte, imaginez le reste ?
Il y en a marre !!

Mais aujourd'hui, je ne vais pas encore vous ennuyer avec tous ces soucis...NON !

Je veux tout simplement vous remerciez « tous » de votre gentillesse, et pour tous les « com's » de réconfort,  de gaieté, et certain même pour leurs drôleries 

Heureusement, que « Facteur top' intérim » est là pour me les transmettre !!  Ahhh....sacré TOPO' ! Il fait bien son travail,  je transmettrai sa candidature aux PTT....(rire) après tout, pourquoi pas !!

Quoique ? Je le vois mal porter le Képi, ne pense pas que c'est son genre, mais pour  ce qui est de porter le courrier, pas de problème, il est costaud. Hé ! Hé !

Je peux un peu rire, n'est-ce pas, Topo' ? Wigoler ,Wigolew... comme tu le dis souvent.

Donc, en ce lundi de Pâques, et de repos, je vous envoie pleins de gros bisous.

Smack ; Smack ; Smack ; ...

Votre Saxounette.

C'est le grand jour, à partir de demain je pourrai compter les jours en « J » + 1 : pas ce « jour » car celui-ci est le plus Critique.

D'ici peu, je m'en irai pour le pays des songes, pays de l'imaginaire, ... L'île de l'Amour...
Bientôt, j'aurai traversé les Mers et Océans, tienne plus qu'à moi de bien tenir les amarres et de garder mon gouvernail le mieux possible.

Allez matelots, tous ensembles, aidez-moi dans ce périple que je puisse m'en sortir, sans trop de remous et dans de bonnes conditions.

Autant « physiques » que « morales ».

La peur de couler, de chavirer se fait ressentir...
C'est un long voyage, prenons toutes nos précautions pour arriver à bon port sur l'île, il n'est pas question pour moi de perdre mon temps à manger, je n'en ai le droit, car, avec toutes ces énormes vagues, je risquerais de  « Dégobiller »... !!

Patience, Patience... , demain, lorsque j'aurai rabattu les voiles de mon navire et que mes pieds toucheront le sol, ...  Là..., je pourrai doucement reprendre de l'énergie car j'en aurai bien besoin pour le retour.

Ne vous inquiétez pas, « Mon commandant », tout ira, je le pense, j'en ai la force, l'énergie, vous me l'avez prodiguée juste avant notre départ, et je vous en remercie, tienne plus qu'à moi, la « Capitaine », de ne pas me laisser aller et d'affronter cette épreuve en toute sérénité.

J'ai passé une très bonne nuit, 8 heures de sommeil d'affilée, donc aucun problème de fatigue (faut dire aussi que j'ai reçu un médicament).

Il est maintenant l'heure de vous quitter, je monte sur le pont, je prends le gouvernail...
D'ici un ou deux jours, j'y redescendrai...,
Vous allez me manquer, mon « Commandant » !!
Mais comme dit toujours la « Capitaine » : Il y a pas d'avance... quand faut y aller...!! Faut y Aller.

Me voilà arrivée à l'hôpital.

Je suis installée dans la chambre 352 au troisième étage, en traumatologie.

J'ai commencé par défaire mes valises, pour y installer toutes mes affaires tels que (nuisette, pyjamas, peignoir, essuies, gants de toilettes,...) dans les armoires appropriées.
Dans le frigo, oui !! ... j'y ai déposé des petites boissons, crèmes et yaourts, en cas de faim !!! Ce que je doute,... mais on ne sait jamais. Ensuite, dans la petite salle de bain, mon nécessaire de toilette.

Ça va, je suis bien, en chambre seule, je l'avais demandé avant mon entrée, «étant donné que je suis assurée, j'y ai droit, sans frais » , me voilà plus tranquille, je peux faire ce qu'il me plait.

Cette chambre est très agréable. J'ai, à ma disposition, la télé, le téléphone, la radio,un coffre avec clé pour les choses de valeur, le confort quoi !! On se croirait presque en vacances à l'hôtel  (il n'y a qu'un hic !! : pas d'internet !!) Mais bon on ne peut pas tout avoir.

L'anesthésiste est venue me voir, elle est très compréhensive, elle a vu ma Peur, mon Angoisse,... et, pour me mettre à l'aise, elle m'a promis qu'elle mettrait tout en œuvre pour que je sois la plus détendue possible et que je ne souffre pas. Très sympathique, ici.

Maintenant, il ne me reste plus que cette nuit et, demain, vers 9h 30, je partirai pour le grand rêve. Vous savez lequel, je vous en ai parleé.

Il est 21h50, je vais avaler le petit comprimé et essayer de me détendre en regardant un peu la télévision.

Bonne soirée...

Capitaine SAXO.

Le docteur du bord s'affaire.

Il faut commencer à t'asseoir, ma capitaine.

Sale affaire ! Dur, dur...

mais la force est en toi, ma capitaine !

Prends le temps, tu y arriveras...

Il faut recommencer à manger, aussi !

(Nous avons fait bonne pêche ce matin.

Je te prépare quoi pour ce midi ?)

A tout à l'heure, vers 13 heures, ma capitaine...

Commandant-cuistot Topo'.
 

On a briqué le pont,

la capitaine est encore dans le cirage,

quoi de plus normal ?

La voix à mi-chemin

Entre soutes et hune,

la capitaine émerge

à la vitesse de deux/trois Beaufort.

Le télégraphe plaqué sur le pavillon,

j'ai soufflé que vous pensiez à elle.

Oui, notre capitaine nous revient

à la brasse pour vous embrasser.

Hardis, matelots ! Larguons les amarres !

Commandant Topo'.


photo © Richard-Gonzalez sur → http://richardg.blogs.com